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Femmes d'affaires au Moyen-âge

Si, au cours de la période, la condition féminine va en se détériorant, et ce malgré l'apparition de l'amour courtois au XIIe siècle, la situation des femmes médiévales pourrait être enviée par leurs semblables des siècles suivants. Il faudra attendre l'arrivée des suffragettes du XIXe pour que le féminisme apparaisse, et tente de redonner «au sexe faible» la place qui lui revient.

Le Moyen-âge, une époque moins obscure qu'on le dit.

Maîtresses de la vie domestique, les femmes exercent également le pouvoir là où on ne les attend pas. Durant les guerres ou aux croisades, elles prennent une part active aux opérations. Ainsi, Aliénor d'Aquitaine, la reine indomptable, fait-elle des tournées dans ses terres pour rallier chevaliers et barons, recueillir des dons en vue de la deuxième croisade. Elle s'y lance vaillamment, aux côtés de son royal conjoint Louis VII, comme nombre des femmes de son temps. Pas pour faire tapisserie, il s'en faut.
Loin d'être des épouses faibles et soumises, entraînées malgré elles dans l'aventure, les pérégrines vont jusqu'à combattre avec les soldats, équipées comme eux. D'autres exemples montrent que les femmes peuvent prendre un commandement, décider de la guerre et signer des traités, telle Ermengarde de Narbonne au XII` siècle. Si elle est seule, soit parce que l'époux est parti ferrailler au loin soit en cas de veuvage, la dame bourgeoise ou noble exerce des responsabilités, gère elle-même ses affaires souvent avec succès, ne laissant à personne le soin d'administrer son domaine et de diriger ses gens.
Et que dire des artisanes, qui pratiquent aussi bien les métiers du métal que ceux de l'alimentation? des commerçantes qui tiennent toutes sortes de boutiques, y compris les banques ? Non, décidément, la gent féminine ne se morfond pas au coin du feu à cette époque moins obscure qu'on le dit. Même les couvents réservent des surprises: les nonnes y prennent des libertés avec la règle, au grand dam de leurs évêques.
femmes d'affaire au moyen-âge

Certaines femmes gérent un domaine au Moyen-âge

Pendant la guerre de Cent Ans, alors que leur mari guerroie fièrement, certaines d'entre elles se révèlent de remarquables femmes d'affaires. Eustache de Beauçay, épouse du sire d'Olivet, et Jeanne de Chalon, noble bourguignonne, en sont les plus beaux exemples. A la tête d'un élevage, la première vers 1340, la seconde plus d'un siècle plus tard, elles réussissent toutes deux à négocier la vente et l'achat des bêtes, leur habileté commerciale permettant de faire prospérer leur entreprise et leur domaine. Toutefois, au fil du temps, les hommes se sentent menacés par le pouvoir grandissant des femmes; ils invoquent, lors de l'assemblée des états généraux de février 1317, la loi salique pour les écarter du pouvoir.
A l'instar d'Elisabeth de Thuringe, de nombreuses femmes font des dons ou lèguent à leur mort leurs biens et propriétés à l'Eglise, au détriment de leur lignée. Et cela, au grand dam des hommes de la famille qui s'appliquent de plus en plus au cours des siècles à faire intégrer dans la législation le renforcement des droits de tutelle et la limitation des droits de propriété et d'héritage accordés aux femmes.
Gérer un domaine confère des droits économiques mais implique aussi le devoir d'y rendre la justice et d'assurer sa sécurité, autrement dit, d'endosser le commandement militaire. Certaines femmes sont aptes à faire front sur tous les plans, défendant leur fief contre la convoitise du sexe opposé. C'est le cas de la douairière Eléonore de Beauvais qui, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, règne sur la châtellenie de Beauvais et se bat pour conserver ses prérogatives.
Au XI siècle, en Bigorre, les femmes sont appelées à discuter des contrats communaux lorsqu'elles sont propriétaires. On connaît l'exemple de la vicomtesse Ermengarde qui reste seigneur du fief de Narbonne, hérité de son père, pendant cinquante ans, à partir de 1134. Détenant le pouvoir effectif malgré des maris successifs, elle commence stratégiquement par s'affranchir de la tutelle du comte de Toulouse pour placer ses biens sous la protection du roi de France. Elle sait se faire obéir et suivre par ses sujets dans ses décisions de chef d'Etat, décidant la guerre et signant les traités.
la vie des femmes au moyen-âge
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